MODE DES PROFILS À SQUELETTE À CAMBRURE MARQUÉE

, par Interaction

Je tiens d’abord à vous remercier pour la qualité de votre site, et de la qualité des informations aussi pertinentes qu’indispensables à toutes étapes de la conception de tout ce qui s’élève dans les airs…ou sensé le faire.

J’ai découvert sur votre forum cette remarque "Le pire de tout, c’est la mode des PROFILS à SQUELETTE à CAMBRURE MARQUEE comme la série à la mode des profils NLF"

Le profil LS413 mod est-il assimilable à cette famille de profils présentant une cambrure propre à engendrer un important coefficient de moment dans la plage des 90 m/s (et même en dessous) ?

Bonjour,
Des profils il y en a des catalogues pleins…. ce qui n’empêche pas 80 % des avions à travers la planète d’être équipés du NACA 2.30.12

Je ne connais pas le LS413, mais ce qui est sûr c’est que tous les profils présentent le même gradient de portance qui est la caractéristique majeure d’un profil. Or, ce gradient ne dépend pas du "profil" mais des caractéristiques géométriques de l’aile, et principalement de son allongement.

Pour le reste, un profil se caractérise accessoirement par son Czmax, le type de décrochage, son coefficient de moment, et l’importance du maintien de sa laminarité.

 Le coef. de moment est lié à la flèche de sa corde (la forme de son squelette)
 Le type de décrochage est lié à l’épaisseur du profil (e/C), le rayon de bord d’attaque (R) ... (décrochage "doux" de bord de fuite pour les profils épais, et de B.A, donc brutal, pour les profils minces)
Par ailleurs,
 Plus le Czmax est important (1,7 pour le Naca 2.30.12 qui constitue un maximum en la matière), plus le décrochage est brutal ; un décrochage "doux" étant en fait caractérisé par une sorte d’écrêtage de la "pointe" de la courbe de Czmax = f(alpha), qui s’infléchit alors avant d’atteindre le maximum possible, autour de valeurs comprises entre 1,2 et 1,4.

 le plus ou moins grand pourcentage de laminarité (entre 10 et 50 % maximum) détermine la plus ou moins grande traînée de frottement du profil. Seuls les meilleurs sont dénommés "profils laminaires", alors qu’en réalité tous les profils sont à laminarité plus ou moins étendue.

Pour résumer la situation, hormis l’étendue de la laminarité, il suffit de mettre un volet sur un profil symétrique pour que celui-ci devienne un profil à cambrure variable avec les mêmes caractéristiques de Coefficient de portance et de coefficient de moment, selon la position du volet et donc de sa cambrure…

Pour répondre à votre question, si le profil LS413 présente une cambrure dans le dessin de son squelette, il présentera fatalement un coefficient de moment. S’il possède un volet, vous pourrez même lui donner le coefficient de moment souhaité à l’endroit souhaité de la courbe, et en particulier à l’angle d’incidence correspondant à "90 m/s et en dessous"… Car c’est par rapport à l’angle ’incidence que tout se détermine, et non par rapport à la vitesse. Entre les deux, il y aura la charge alaire et donc une fois de plus la géométrie de l’aile et plus précisément sa surface. Comme quoi, les effets dus au profil n’ont qu’une importance toute marginale.

Bien cordialement,